Le monde méditerranéen découvrait, lui aussi depuis quelques siècles, la monnaie métallique. La Lydie et l’Anatolie, grâce à leurs richesses filoniennes d’or natif, jouèrent un rôle prépondérant dans l’établissement et la diffusion de la monnaie à la fin du VIIIème siècle et au début du VIIème siècle avant notre ère. Le célèbre fleuve Pactole, dont le vocabulaire contemporain a conservé le souvenir, et l’Hermos dans lequel il se jetait, passaient, ainsi que plusieurs autres fleuves d’Asie Mineure comme le Méandre et son affluent le Caystre, pour charrier de l’or. Dans ses Histoires, Hérodote parlait des paillettes d’or que l’on recueillait sur les pentes du Mont Tmolos, dans la vallée du Pactole, et d’un lac de Lydie d’où les femmes tiraient de l’or en y plongeant des plumes frottées de poix. À travers ces cours d’eau, dès avant le VIIIe siècle avant J-C., les orpailleurs tendaient des peaux de bêtes, ce qui faisait que les particules du précieux métal s’y agglutinaient, après quoi, il suffisait de faire brûler les peaux pour récupérer les lingots. On eut alors l’idée de débiter les morceaux de métal fondu obtenus en fragments soigneusement pesés, puis d’y apposer une marque (nous apercevrons les début des sceaux, des estampilles) qui en attestait la valeur aux yeux du public et les rendait propres aux usages commerciaux. Pour de nombreux auteurs, cette méthode de travail est à l’origine du mythe célèbre de la Toison d’Or. C’est cet or qui assura la fabuleuse fortune du royaume de Lydie et en particulier de Crésus, dont le nom est encore aujourd’hui le symbole même de richesse. Ces toutes premières monnaies, où qu’elles aient été émises, présentaient une facture grossière : quelques points, traits ou graphismes malhabiles étaient frappés sur le précieux fragment à l’aide d’une tige de métal.
Source de l’article : Histoire de la Monnaie